Ce lac artificiel est le 2ème plus grand d’Europe. Je l’ai redécouvert sous les couleurs d’automne (magnifique!).



La chapelle Saint Michel

Les hauts sommets enneigés…
Il y a cinquante ans, les villages de Savines et d’Ubaye ainsi que le hameau d’Ile-de-Rousset disparaissaient pour toujours sous les eaux de la Durance et de l’Ubaye. Pour les habitants, qui perdirent leur maison, leur cour d’école, leur église et leur passé, ce fut un déchirement. Ils étaient les “victimes collatérales” d’une mission d’intérêt public : la construction du barrage de Serre-Ponçon. Un ouvrage considéré indispensable pour alimenter en eau et en électricité la région, en apprivoisant l’Ubaye et surtout la Durance, dont le débit peut varier de 18 à 1 800 mètres cubes par seconde. En 1843 et 1856 des inondations avaient dévasté la vallée et l’idée avait germé.
En 1912, un ingénieur alsacien, Ivan Wilhelm, déniche l’endroit idéal pour le barrage, à l’emplacement d’un goulet, à l’aval de la convergence des deux rivières. Ce ne fut longtemps qu’un sujet de plaisanterie dans la vallée, jusqu’à ce que, en 1955, sous les yeux incrédules des habitants, le chantier débute.
La mise en eau, lancée le 16 novembre 1959, dure 18 mois et la cote maximale de la nouvelle étendue d’eau, le lac de Serre-Ponçon, est atteinte le 18 juin 1961. Aujourd’hui, le barrage a permis le développement de l’agriculture en aval et produit 40 à 60% de l’électricité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et, à la surprise générale, il a engendré une économie touristique autour du lac et aux alentours, qui fait vivre toute une population et repeint la carte postale noircie du passé aux couleurs riantes de l’avenir.
Au milieu du lac pointe la chapelle Saint-Michel (XIIe siècle), bâtie sur un monticule et seule survivance en période de hautes eaux des temps passés. Le lac n’est pas la côte d’Azur, bien sûr, mais l’été, il en a l’air, en tout cas pour l’eau, le soleil et le fun. Sauf qu’ici nous sommes au cœur des Hautes-Alpes et que les amateurs de randonnées en montagne peuvent s’en donner à cœur joie, en rayonnant à partir de Savines-le-Lac d’Embrun, de Puy-Saint-Eusèbe ou d’Espinasses.
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