Le coeur n’a pas de maître, il n’est pas un esclave, et de toute contrainte il sait briser l’entrave.
Adam Mickiewicz
Le coeur n’a pas de maître, il n’est pas un esclave, et de toute contrainte il sait briser l’entrave.
Adam Mickiewicz
Un rêve de bonheur qui souvent m’accompagne,
C’est d’avoir un logis donnant sur la campagne,
Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé,
Où je vivrais ainsi qu’un ouvrier rangé.
C’est là, me semble-t-il, qu’on ferait un bon livre.
En hiver, l’horizon des coteaux blancs de givre ;
En été, le grand ciel et l’air qui sent les bois ;
Et les rares amis, qui viendraient quelquefois
Pour me voir, de très loin, pourraient me reconnaître,
Jouant du flageolet, assis à ma fenêtre.
François Coppée

Dans les lignes de ta main
Pour me plaire j’y veux voir
Que rien ne nous sépare
Et qu’avons même destin.
Dans les lignes de ta main
Je découvre en cherchant
Les signes bienfaisants
De ce qui me convient.
Dans le creux de ta paume
Où ma main se blottit
Je retrouve mon abri
Doux et calme.
Comme un baume.
Esther Granek, Ballades et réflexions à ma façon, 1978
En regardant la terre
Au coin de l’horizon
En regardant la mer
La vie et la saison
Les lacs, les rivières, les fleuves : l’eau douce
Les mers, les golfes, les océans : l’eau salée
Trois fois plus d’eau que de terre
Et parmi toutes ces gouttes
Unité de la rivière, unité de l’océan
Où est la goutte plus utile
Où est la goutte! plus importante
La profondeur la surface
La vague qui brise
Le fond qui se cache
Le profond qui nous grise
Où est la goutte plus importante
Celle qu’on voit ou ne voit pas
Où est la goutte plus utile
Celle qui tient ou qui soutient
La profondeur
La surface En regardant la terre
En regardant la mer
En regardant le monde
Les peuples de la terre
Humains de l’univers
Où est l’homme plus important
Où est l’homme plus utile
En profondeur
En surface
Celui qui tient ou qui soutient
Celui qu’on voit ou ne voit pas
Celui qui parle ou ne dit rien
Au destin de l’humanité
Au mystère de la vie
Sur la mer
Sur la terre
Où est donc
Le plus utile
Roland Jomphe
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
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