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Archives pour 22 avril, 2011
Victor Lustig, l’homme qui vendit la tour Eiffel
Publié 22 avril 2011 dans ARTICLES DIVERS : et INSOLITES : 6 CommentairesIl est né en 1890 en Autriche – Hongrie, de parents fortunés, son père entrepreneur et maire de sa petite ville. Il a eu la chance de recevoir la meilleure éducation dans les collèges les plus réputés et est incontestablement doué pour toutes les matières littéraires. Ses professeurs ne tarissent pas d’éloges à son égard. En effet, il est remarquablement brillant et possède tous les atouts pour devenir un grand avocat.Mais à 19 ans, Victor ne l’entend point de cette oreille et ne veut pas devenir avocat. Une fois ses études terminées et parfaitement bilingue, il entretient le désir ardent de réussir, et tout de suite. Un jour sans prévenir quiconque de son départ, il s’en va pour Paris avec cette idée fixe en tête ; faire fortune et par n’importe quel moyen…La Belle Epoque à Paris, 1909. Endroit rêvé pour les audacieux, surtout lorsqu’on est beau garçon, sans scrupules et intelligent comme lui. Il décide alors de se lancer dans un marché particulièrement rentable, le proxénétisme. Mais il se rend vite compte que la violence du milieu ne correspond pas à ses principes personnels. Il se fait sauvagement agresser par un concurrent jaloux et se trouve un autre lieu propice pour son “travail”.
Pendant quelques années il croise entre New York et Paris sur des grands paquebots. Un ami lui a appris comment arnaquer quelqu’un de manière à ce que la personne se prenne seule au piège et puisse n’en vouloir qu’à elle-même. Lustig applique ses multiples talents au poker et gagne fructueusement sa vie de fraudeur et de tricheur.
Il cesse ses activités de joueur-voleur en 1914. La guerre menaçant les bateaux, le lieu n’est plus idéal pour continuer ses activités. Il voyage jusqu’au Nouveau Monde. Une fois en Amérique, ses manières raffinées et élégantes, pour ne pas dire européennes, font des ravages.Bien entendu, il use au maximum de son charme et ses tactiques de fraudeur restent les mêmes : Il s’arrange toujours pour que la victime ne soit pas juridiquement une victime, faisant en sorte qu’elle se piège elle-même. Ainsi la ” victime ” ne peut pas porter plainte et l’accuser d’escroquerie, ayant trop honte d’avoir été une victime naïve.Ces sanglantes années de guerres qui aont marqué le monde, il les a passé dans une prison d’Amérique, écroué pour avoir escroqué un directeur de banque dans une affaire immobilière, mais Victor n’en a cure. Il est quelque peu dénué de sens moral ce qui contraste singulièrement avec son intelligence remarquable.
En 1925, Victor Lustig arrive à Paris les poches pleines du butin de ses escroqueries menées sur le continent américain. Ayant dilapidé sa fortune dans les endroits prestigieux de la ville, il se remet à travailler, enfin à sa manière d’escroc bien entendu…Au hasard d’une lecture dans un journal, l’attention de Victor est attirée par le titre d’un article. La Ville de Paris aurait des problèmes avec la Tour Eiffel, les réparations nécessaires à son entretien coûtent trop cher à la ville et le problème était de trouver un financement pour les effectuer.
Le gouvernement a donc décidé de la démonter et d’en revendre les pièces au plus offrant.
C’est du moins ce qu’affirme sans sourciller Victor LUSTIG aux cinq plus importants ferrailleurs du moment, qu’il a conviés à une réunion confidentielle dans un grand hôtel de la capitale. D’origine
tchécoslovaque, ce personnage haut en couleurs parle cinq langues et se fait appeler Monsieur le Comte, un titre de noblesse évidemment usurpé.En compagnie d’un complice, Dan Collins, qu’il fait passer pour son directeur de cabinet, LUSTIG se présente à ses interlocuteurs comme le sous-ministre des Postes et Télégraphes, qui gère l’édifice. Il leur exhibe les articles des journaux du 8 mai, qui lui ont inspiré son entourloupe. Ce jour là, la presse expliquait, en effet, que la Tour Eiffel, à l’origine construction temporaire pour l’Exposition universelle de 1889, avait besoin d’un sérieux nettoyage, et que les pouvoirs publics envisageaient de la démonter, pour limiter les frais. Divers documents à l’en-tête du ministère, faux, bien sûr, achèvent d’accréditer ses dires.Après une visite « officielle » de la Tour Eiffel, la vente aux enchères est remportée par un certain Monsieur Poisson. Persuadé qu’il réalisera un substantiel bénéfice sur la revente du métal, le ferrailleur convie LUSTIG à célébrer son succès au restaurant.
A table, l’escroc réalise qu’il n’a peut-être pas encore complètement plumé son pigeon. Il lui propose alors d’intervenir, moyennant un substantiel dessous de table, pour lui faire obtenir la
Légion d’honneur. Ce nouveau marché conclu, l’acheteur crédule se présente quelques jours plus
tard au ministère, afin de s’y faire remettre le planning des travaux. Il ne tarde pas à comprendre qu’il s’est fait berner.
C’est malgré tout déjà trop tard : fortune en poche, LUSTIG et son complice ont déjà filé en train pour l’Autriche. Ils en reviennent quelques temps plus tard, bien décidés à renouveler l’opération. Mais leur nouvelle victime se révèle moins facile à manoeuvrer et flaire le mauvais coup.
Les deux escrocs ont tout de même le temps de gagner le Havre. Ils y embarquent sur le premier paquebot à destination des Etats-Unis.
Il tombe en 1934 pour une affaire de fausse monnaie et est condamné à 15 ans de détention à Alcatraz. Le 9 mars 1947, il contracte une pneumonie et meurt deux jours plus tard.
Cet exploit fut repris dans le livre L’homme qui vendit la tour Eiffel (The Man Who Sold the Eiffel Tower) de James F. Johnson et en:Floyd Miller, paru en 1961 chez Doubleday pour la version originale et en 1963 chez Calmann-Lévy pour la traduction française. En 1964, Claude Chabrol réalisa un court-métrage inspiré de cette histoire intitulé L’homme qui vendit la tour Eiffel dans le film à sketches Les Plus Belles Escroqueries du monde..
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