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Archives pour 18 août, 2010
Le comte de St Germain est un aventurier du XVIIIe siècle probablement né en 1707 et apparemment décédé à Eckernförde (Schleswig) en 1784.
Présenté à Louis XV et Madame de Pompadour en 1750, il fit sensation à Versailles. Son pseudonyme est curieux : Saint-Germain étant un domaine royal, on peut se demander quelle aurait été l’impression s’il s’était dit Marquis de Saint-Cloud ou Duc de Marly.
Il était habillé de vêtements couverts de bijoux, n’absorbait que des pilules, du pain et du gruau et parlait et écrivait le grec, le latin, le sanscrit, l’arabe, le chinois, le français, l’allemand, l’anglais, l’italien, le portugais et l’espagnol. Il peignait délicatement et, virtuose au clavecin et au violon, il composait aussi de la musique. Il aurait été très versé en chimie et alchimie. Il aurait en effet accompli le Grand Œuvre alchimique qui apporte l’immortalité. On lui attribue d’ailleurs l’ouvrage d’alchimie La Très Sainte Trinosophie, mais cela n’est pas prouvé et souvent contesté. Il avait une grande passion pour les pierres précieuses, dont il avait toujours de grandes quantités, souvent d’une grosseur extraordinaire, et affirmait détenir un secret permettant de faire disparaître les défauts des diamants.
Il aurait eu le souvenir de ses vies antérieures et une sagesse correspondante, ou aurait disposé d’un élixir de longue vie lui ayant donné une vie très longue et des souvenirs étonnants, de deux à quatre mille ans d’après lui, ce qui lui permettait de raconter les noces de Cana ou les intrigues de la cour de Babylone. Dans une lettre du 15 avril 1760 à Frédéric II, Voltaire disait de lui « C’est un homme qui ne meurt point, et qui sait tout » et Frédéric II l’appelait « l’homme qui ne peut pas mourir ». Selon Chamfort, si l’on demandait à son domestique : « Est-il vrai que votre maître a deux mille ans ? », l’homme répondait : « Je ne puis vous le dire : il n’y a que trois cents ans que je suis à son service. »
Le compositeur Rameau se souvenait d’avoir vu Saint-Germain en 1701. La comtesse de Cergy l’avait vu à Venise, où elle était ambassadrice 50 ans plus tôt. Il pouvait se rendre invisible et était aussi hypnotiseur, ce qui peut expliquer beaucoup de ces faits. A l’époque, l’hypnotisme était rattaché au somnambulisme et au magnétisme.
Obligé de fuir la France en 1760 sous la pression de sombres affaires, il voyagea en Prusse, Russie, Italie, Angleterre, et Autriche, où on le vit souvent à Vienne, « quartier général des Rose-Croix » et échoua finalement à la cour du landgrave de Schleswig-Holstein, alchimiste fervent. Il serait mort subitement dans les bras de deux femmes de chambre, mais aurait reparu à Paris comme spectateur pendant la Révolution.
Des hypothèses ont circulé sur ses actions d’espionnage, mais au profit de qui ? Il aurait été au moins agent triple, tandis que diverses allégations rapportent son attachement au principe monarchique ou même à l’hégémonie allemande rosicrucienne.
Casanova a raconté son entrevue à La Haye avec le Comte, vêtu d’un costume d’Arménien, le même que l’on prêtait au Juif errant, autre incarnation du mythe de la longévité perpétuelle, mythe qui disparut incidemment au XVIIe siècle.
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